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Prédit par [Partridge & Peebles(1967)], puis [Low & Tucker(1968)] en prennant en
compte le rôle de la poussière (puis par d'autres auteurs comme
[Setti & Woltjer(1970),Stecker et al.(1977),Sunyaev et al.(1978),Bond et al.(1991)]), le fond extragalactique a
été découvert par [Désert et al.(1995)] et [Puget et al.(1996)] dans les
données FIRAS du satellite COBE entre
170 m et 5 mm, après
plusieurs tentatives ayant conduit à la détermination de limites
supérieures [Mather et al.(1994), et references dans ce papier par
exemple]. Plusieurs travaux ont ensuite confirmé cette
découverte
[Guiderdoni et al.(1997),Fixsen et al.(1998),Hauser et al.(1998),Schlegel et al.(1998),Lagache et al.(1999),Lagache et al.(2000)].
Les valeurs les plus précises du fond extragalactique à 100, 140 et
240
m peuvent être trouvées dans [Lagache et al.(1999),Lagache et al.(2000)].
La figure 1.2 montre le spectre du fond
extragalactique du domaine UV au submillimétrique, tiré de
[Gispert et al.(2000)]: les mesures directes proviennent de COBE FIRAS et
DIRBE, les limites inférieures des comptages de galaxies, et les
limites supérieures soit de mesures indirectes comme les
observations dans le domaine des rayons , soit d'anciennes détermination (avec DIRBE par exemple).
En utilisant un ajustement du spectre du fond, indiqué par les tirets, [Gispert et al.(2000)] obtiennent les contributions en énergie dans deux domaines spectraux:
Le rapport E(IR)/E(vis) de l'énergie entre l'infrarouge et le submillimétrique d'une part, et l'UV et le visible d'autre part du CIB varie entre 1 et 2.6, alors que ce rapport est de l'ordre de 0.3 dans l'Univers local [Soifer & Neugebauer(1991), mesuré avec IRAS].
L'accroissement de ce rapport entre l'Univers local et le CIB, qui, rappelons-le, intègre toute l'histoire de l'évolution des galaxies, pourrait s'expliquer de façon simple. En effet, l'émission UV / visible des galaxies est décalée vers le rouge avec l'expansion de l'Univers, augmentant ainsi le rapport E(IR/submm)/E(UV/vis) par rapport aux galaxies locales. Cependant cet effet n'est pas suffisant pour expliquer la valeur du rapport ainsi que la forme des deux pics distincts vers
100 m et
0.6
m, et du minimum vers
6
m, il faut donc invoquer un autre phénomène. Ce rapport E(IR/submm)/E(UV/vis) élevé ne peut être expliqué que par un changement des propriétés des galaxies qui contribuent au fond infrarouge et visible. Ce changement est d'ailleurs observé: les niveaux du CIB à
15
m et dans le visible sont comparables, mais les populations qui y contribuent sont différentes: dans le Hubble Deep Field North, un petit nombre de sources seulement domine le fond, alors que dans le visible un grand nombre de sources faibles constitue le fond [Aussel et al.(1999)].
Le CIB semble donc être dominé par un petit nombre de sources de grande luminosité, qui ne sont pas des contreparties de spirales normales ni de galaxies irrégulières.
Des travaux ont tenté de donner des contraintes sur l'évolution
des galaxies, en particulier le taux de formation d'étoiles dans le
domaines infrarouge et submillimétrique, à partir des valeurs du
fond extragalactique [Rowan-Robinson et al.(1997),Harwit(1999),Lilly et al.(1999),Pei et al.(1999), par
exemple] ou dans d'autres
domaines spectraux [Madau et al.(1996),Steidel et al.(1999),Mobasher et al.(1999),Madau & Pozzetti(2000),Haarsma et al.(2000), par exemple dans l'UV/visible ou la
radio]. L'un des
plus récents travaux, [Gispert et al.(2000)], propose d'ajuster le fond
extragalactique entre
100 m et 5 mm avec un spectre moyen de
galaxie infrarouge. Ils obtiennent l'évolution de la densité
d'énergie en fonction du redshift, qui donne l'évolution du taux
de formation d'étoile (SFR) en fonction du redshift avec par exemple
la relation
=
[Guiderdoni et al.(1998)]. Leur résultat (figure
1.3), pertinent pour donner des contraintes entre z = 1 et
3, est en accord avec les autres déterminations effectuées dans le
domaine submillimétrique pour les redshifts supérieurs à 3, et
en optique et infrarouge pour les redshifts inférieurs à 1. Il est à noter que les taux de formation d'étoile à grand redshift déduits à partir du domaine UV / visible sont sous-estimés à cause de l'absorption par les poussières: les auteurs appliquent alors en général des facteurs de correction jusqu'à 4.7 [Steidel et al.(1999)].