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Mission accomplie pour le satellite CoRoT

01/07/2013 - 00:00

Après une mission deux fois plus longue que prévu, le satellite CoRoT du CNES, capable de voir vibrer les étoiles et de chasser les exoplanètes, va être mis à la retraite. Lancé le 26 décembre 2006, CoRoT a été réalisé par le CNES sous la responsabilité scientifique de l’Observatoire de Paris et du LAM ; l'IAS a participé à son développement et à l'exploitation de ses données, et héberge le centre de données CoRoT.

 

 

Satellite pionnier, dédié à l’étude des étoiles et à la recherche de planètes extrasolaires, il a dès son lancement démontré l’efficacité de la méthode employée : la mesure ultra-précise (à un dix-millième) de l’intensité lumineuse des étoiles sur de longues durées (plusieurs mois) et de façon quasi continue. Avec à la clé une moisson de résultats inédits, loin d’être terminée puisqu’une partie importante des données reste à exploiter.

Dans le domaine des exoplanètes, CoRoT a ouvert l'exploration du domaine des petites planètes avec la découverte de la première exoplanète tellurique confirmée autour d'une étoile semblable à notre Soleil, démontrant ainsi l'atout des observations spatiales. Au total, il a révélé à ce jour 32 planètes et une centaine d’autres en cours de confirmation. CoRoT, avec son programme d’observations complémentaires au sol, a fait passer la science des exoplanètes de l’ère de la détection à celle de la caractérisation et des études détaillées.

CoRoT et le suivi au sol ont également ouvert une autre voie nouvelle, l’étude conjointe de l'étoile et de son cortège planétaire, et leurs interactions : effets de marée dans les étoiles, impact du rayonnement de l’étoile sur la structure de la planète et autres.

CoRoT a tout autant révolutionné la physique stellaire en mesurant les fréquences et les amplitudes des vibrations des étoiles avec une précision inédite. Ces fréquences de vibration des étoiles, comme celles des instruments de musique, fournissent un diagnostic unique sur la structure, le fonctionnement et l’âge de l’étoile. CoRoT a notamment découvert des vibrations comparables à celles du Soleil dans des étoiles très différentes, notamment plus massives ou plus vieilles. L’enjeu ici est de mieux comprendre le fonctionnement interne des étoiles, ces usines où sont fabriqués tous les ingrédients des planètes et de la vie.

Si l’héritage de CoRoT est considérable, ses successeurs sont nombreux. A l’ESA, la mission Cheops, sélectionnée en 2012 pour un lancement en 2017, et les missions EChO et Plato, en compétition pour un lancement en 2024, se nourrissent de l’expérience de CoRoT. Au sol, de nombreuses campagnes de détection d’exoplanètes sont en cours. Outre-Atlantique, le satellite Kepler de la NASA (aujourd’hui arrêté lui aussi) a suivi CoRoT à partir de 2009, et la mission TESS vient d’être sélectionnée. En 2012, malgré les succès de Kepler, la majorité des téléchargements de données depuis l’archive CoRoT a été effectuée depuis les Etats-Unis.

Communiqué de presse du CNES 

Le centre de données CoRoT (IAS/IDOC) 

Site web de la mission CoRoT

Contacts à l'IAS : Frédéric Baudin (astérosismologie) et Marc Ollivier (exoplanètes)
 


Le satellite CoRoT. Crédits : CNES/Ill. D. Ducros.

 

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