Spectres visible-IR de Mars
Les documents ci-dessous sont tirés de / Figures are extracted
from:
Erard & Calvin, DPS Conference 1996 et Erard & Calvin, Icarus 1997.

Quelques observations ISM et IRS-Mariner 6-7 projetées
sur la carte d'albédo de Mars (Viking).
Trois fenêtres d'observation ISM dans la région des
écoulements catastrophiques sont superposées à une
carte Viking, et recouvertes par les traces d'observations du spectromètre
de Mariner 6 et 7 dans cette région. La quantité représentée
par un code de couleurs est l'albédo mesuré par ISM à
0,9 µm (réflectance corrigée avec un coefficient de
Minnaert de 0,7). IRS fonctionnait à plus haute résolution
spectrale qu'ISM, mais à plus basse résolution spatiale, et
était dépourvu de capacités d'imagerie. Les traits
rouges représentent le centre des pixels IRS, la taille des pixels
correspond à l'intervalle entre deux traits ; les numéros
en blanc sont les références des spectres IRS. Les sessions
ISM représentées sont Hébès, Aurorae et Arabia
Le domaine spectral couvert par IRS est complémentaire de celui
d'ISM : ISM (0,77 à 3,16 µm) permet notamment d'étudier
les minéraux ferriques et ferreux, IRS (1,9 à 6 µm)
donne accès aux absorptions de sels minéraux tels que carbonates
et sulfates (produits d'altération).
Three ISM sessions covering the
chaotic terrains are projected on a Viking map; superimposed in red lines
are the footprints of the Mariner 6-7 IR spectrometer (IRS) spectra in this
area. The color codes represent albedo at 0.9 µm measured by ISM (radiance
corrected with a Minnaert coefficient of 0.7). IRS had a higher spectral
resolution than ISM but a lower spatial resolution, and no imaging capacity.
Red lines represent the center of IRS footprint, the pixel size is on the
order of the distance between two lines; white numbers are IRS spectra reference
numbers. ISM sessions plotted here are Hebes, Aurorae and Arabia.
The spectral domains are complementary: ISM (0.77-3.16 µm) allows
to study ferric and ferrous minerals, while IRS (1.9-6 µm) gives access
to absorptions of mineral salts like carbonates and sulfates (alteration
products).

Comparaison de spectres ISM et IRS sur un plateau volcanique,
avec indication des absorptions atmosphériques majeures
Comparison of measured radiances on a dark plateau,
with indication of major atmospheric absorptions.
Les spectres ISM sont moyennés sur la région couverte
par IRS. Le signal est étalonné et divisé par le flux
solaire + le flux de corps noir correspondant à la température
estimée. Jusqu'à 3 µm environ, ce rapport donne
la proportion de lumière rediffusée par la planète
(facteur de radiance) ; au-delà, l'émission thermique de la
planète domine graduellement le signal et le rapport tend vers l'émissivité
de la surface. Les bandes d'absorption minéralogiques visibles à
cette échelle sont à 1 µm (minéraux ferro-magnésiens
et oxydes de fer) et à 3 µm (minéraux hydratés).
ISM spectra are averaged inside
IRS footprints. The signal is calibrated and divided by the solar flux +
the estimate surface emission. Below 3 µm, this quantity is the proportion
of solar light scattered by the planet (radiance factor). Beyond 3 µm
this ratio approaches the surface emissivity as thermal emission gradually
increases. Absorption features that can be seen on these plots are located
at 1 µm (mafic minerals and ferric oxydes) and 3 µm (hydrated
minerals).

Comparaison directe de spectres ISM et IRS dans diverses
régions
Direct comparison between the two instruments in various
regions.
Les spectres ISM sont moyennés sur les régions couvertes
par IRS, et les spectres IRS sont convolués avec la réponse
spectrale d'ISM (à plus basse résolution spectrale). Les jeux
de données ont été acquis à vingt ans d'intervalle,
mais l'on remarque une très grande persistance des signatures spectrales : c'est le signe que les matériaux superficiels se sont peu déplacés
dans la région au cours de cette période. La principale différence
est la profondeur de la bande d'hydratation à 3 µm, elle est
liée essentiellement à la géométrie d'observation
différente (grandes phases pour IRS, phase nulle pour ISM). La différence
de pente spectrale parfois observée vers 2,3 µm peut s'expliquer
par la diffusion atmosphérique (taille et opacité des aérosols).
Entre régions claires et régions sombres, la principale différence
tient à la forme de la bande d'absorption à 1 µm
; elle est typique des oxydes de fer dans les régions claires, et
des silicates ferro-magnésiens composant les matériaux volcaniques
dans les régions sombres.
ISM spectra are averaged inside
IRS footprints, and IRS spectra are convolved with ISM spectral response.
Although the observations were performed 20 years apart, spectral features
are remarkably similar. This implies that the surface layer has not shifted
significantly during this period. The main difference is related to the
depth of the hydration band at 3 µm, and is chiefly due to the difference
in viewing geometry (large phases for IRS, near-normal direction for ISM).
A difference in aerosols properties (column density and particle size) can
account for the difference in spectral slopes observed around 2.3 µm.
The main discrepancy between bright and dark regions is related to the shape
of the 1 µm band in ISM spectra. It is typical of ferric oxides in
the bright regions, and of mafic minerals present in basalts in the dark
regions.

Spectres composites en réflectance
Composite spectra in reflectance
L'émission thermique de la surface est modélisée
et soustraite des spectres IRS. En normalisant les niveaux on obtient des
spectres en réflectance sur l'ensemble du domaine spectral, qui peuvent
être comparés à des spectres d'échantillons de
laboratoire ou de mélanges minéraux. Le domaine spectral est
étendu au visible en incluant des spectres télescopiques obtenus
à Hawaï peu avant les observations ISM (observations de Jim
Bell, 1988 ; Mustard & Bell, Geol. Res. Lett. 1994).
De tels spectres servent à contraindre la minéralogie de la surface, et permettent la préparation de futures expériences. Ces spectres ont notamment été réutilisés pour simuler la réflectance et l'émission de la surface de Mars dans un modèle spectrophotométrique de Mars destiné à préparer les observations d'OMEGA (Erard S., Geophys. Res. Lett. 2001). OMEGA couvrira l'ensemble de ce domaine spectral avec une résolution au sol vingt fois supérieure à celle d'ISM (programmé initialement sur la sonde russe Mars-96, OMEGA volera sur la mission Mars-Express de l'ESA en 2003)
The thermal emission of the surface
is modeled and subtracted from IRS spectra. ISM and IRS spectra are then
normalized and merged. This model allows the comparison with laboratory
spectra of mineral samples or mixtures. The spectral domain is enlarged
by merging telescopic spectra in the visible domain, measured from Hawaii
just before ISM observations (observations by Jim Bell, 1988 ; Mustard & Bell, Geol. Res. Lett. 1994).
Such spectra are useful to better constrain surface mineralogy, but also to optimize observations by future experiments. These spectra have been used in particular to estimate the reflectance and emissivity of the Martian surface in a spectrophotometric model of Mars to prepare the OMEGA observations (Erard S., Geophys. Res. Lett. 2001). OMEGA will cover this whole spectral range with a spatial resolution 20 times that of ISM (first developed for the Mars-96
Russian mission, OMEGA will refly on ESA's Mars-Express in 2003).

Comparaison avec des spectres télescopiques
Comparison with Pre-Phobos-2 telescopic spectra
La partie à plus courtes longueurs d'onde des spectres composites
ci-dessus est comparée avec des spectres acquis depuis le sol (Singer
et al., 1979). Ceux-ci sont des moyennes de régions claires
et sombres, et sont eux-mêmes des composites ; ils représentent
l'état des connaissances avant ISM. La résolution spatiale
de ces spectres (~150 km) est beaucoup moins bonne que celle d'ISM (elle
est limitée par la turbulence de l'atmosphère terrestre),
et le rapport signal sur bruit est moindre. On constate le très bon
accord obtenu entre les deux séries de données, qui valide
le compositage avec la partie visible (le point important est la position
des bandes d'absorption, en particulier autour de 1 µm). La différence
de pente spectrale entre les spectres sombres s'explique par des contributions
différentes de la diffusion atmosphérique. Les spectres ISM+télescopiques
affichés ici sont les spectres de Margaritifer Terra et d'Ophir Planum
de la figure précédente.
The shorter wavelength range of
the above composite spectra is compared to spectra acquired from the ground
(Singer et al., 1979). These spectra are averages of bright and dark
areas; they are composited from several observations themselves, and represent
the state of the art before ISM. Spatial resolution is limited by turbulence
in the Earth atmosphere (~ 150 km), and signal-to-noise ratio is lesser
than ISM's. The figure illustrates the very good congruence between the
two data sets, which validate the composition of ISM and visible spectra
(the main point is the location of the absorption bands, in particular around
1 µm). Different spectral slopes in dark spectra are due to different
contributions from atmospheric scattering. ISM + telescopic spectra used
here are the Margaritifer Terra and Ophir Planum spectra from the previous
figure.
ISM
a été développé avec le soutien du CNES
Dernière mise à jour : 11 mai 2001
Adresse : http://www.ias.u-psud.fr/ism/